Le féminisme islamique et la condition des femmes en Iran

Iran

Dans la société iranienne, la condition des femmes a connu plusieurs évolutions. Cela a commencé par l’égalité absolue ou presque avec l’homme dans la mythologie ou durant les périodes préislamiques, puis la perte de leur indépendance lors des temps islamiques, leur émancipation avec la révolution constitutionnelle, l’ère Pahlavi et enfin la venue d’une théocratie. Les femmes n’ont cessé de combattre pour améliorer la condition féminine ainsi que la reconnaissance de leurs droits.

Maryam Radjavi, une grande femme de lutte

Le principal mouvement d’opposition, CNRI Femmes pour le changement de régime est dirigé par une femme Maryam rajavi en Iran. Assistant à la douleur et la souffrance du peuple iranien à 10 ans, Maryam Radjavi a pris la décision d’orienter sa vie vers le monde de la lutte. Alors qu’elle fréquentait encore le lycée, elle s’est familiarisée énormément avec l’Organisation des moudjahidin de la population iranienne (OMPI/MEK) par l’intermédiaire de son frère aîné. Titulaire d’un diplôme d’ingénieur en métallurgie, elle a accru ses activités politiques contre la dictature du chah et est parvenue à former un groupe composé d’étudiants. Elle a pu rejoindre l’OMPI en 1997 et a accédé à la tête d’une organisation étudiante à l’OMPI. En 1979, elle a été désignée pour être candidate à la première élection législative durant laquelle elle a obtenu un quart de millions de voix à Téhéran.

Élue présidente de la résistance iranienne, maryam rajavi a dirigé plusieurs campagnes permettant de faire avancer le mouvement. Ses objectifs tournent autour de « l’Islam, les femmes et l’égalité », « les femmes contre l’intégrisme », « les femmes, force de changement ». Elle dit également non au voile obligatoire, la religion obligatoire et même au gouvernement obligatoire.  

Le féminisme islamique et l’Iran

Dix-huit ans après la révolution en Iran, le statut de la femme est devenu assez complexe. En plus du port de voile obligatoire et le harcèlement que les gardiens de la révolution infligent aux femmes, il y a également la participation importante à la vie politique et publique.

Inventée en 1990, la notion de « féminisme islamique » a suscité beaucoup d’espoir sur l’évolution de la condition des femmes avec plus de liberté et d’autonomie au sein du monde musulman. D’après Amina Wadud, le fondateur de la théologienne américaine « Rereading the Sacred Text from a Woman’s Perspective » sorti en 1992, Dieu avait décidé que tous les êtres humains sans distinction de sexe le représentent sur la terre. Dans ce cas, les passages du Coran ratifiant la domination masculine et rendant légitime le patriarcat pourraient être vus comme des éléments sociaux et non divins et contingents. Les femmes pourraient se servir de cette relecture pour s’appuyer afin de s’émanciper dans la société musulmane en oubliant les principes politiques occidentaux.

Les retombées politiques et juridiques

Jusqu’à maintenant, les conséquences politiques et juridiques de l'opposition iranienne sont encore largement loin de leur espérance. La principale cause est le manque de résolution des gouvernants de la République de l’Islam. Après que Khomeini ait renforcé le modèle de la famille patriarcale qui a été mis en cause par les féministes iraniennes, quelques mesures ont été établies : l’âge minimum pour le mariage des femmes est descendu, la confirmation des articles du Code civil du temps des shahs sur le statut de la femme et la ratification de la condamnation à mort de l’adultère. Lorsque les présidents progressistes Mohammed Khatami et Hachemi Rafsandjani ont accédé au pouvoir, une révision de cette législation semblait envisageable et poussait les femmes à participer massivement à l’élection présidentielle. Les mouvements iraniens actuels montrent que les femmes possèdent la même part que celle des hommes et que toutes sortes de liberté est accordée aux femmes. Durant la campagne la plus spectaculaire, un million de signatures du peuple iranien ont pu être réunies pour l’abrogation de toutes les lois discriminant les Iraniennes.

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